Trois préoccupations majeures ont été relevées par le Ministre des Travaux publics au cours de la visite effectuée le mardi 4 avril 2023 sur la section Mora-Dabanga-Kousseri: l’adaptation des travaux en cours, tant en ce qui concerne le bitumage que l’entretien aux changements climatiques et à l’impact des inondations dans la zone, le problème des surcharges des gros porteurs venus des pays voisins et le déploiement et la qualité des travaux exécutés sur la section. Dans l’ensemble, si le projet à venir est porteur d’espoir, il faut impérativement agir efficacement là où la route est dégradée.
La réhabilitation de la route Mora-Dabanga-Kousseri est appréhendée actuellement à deux niveaux, le premier concerne les travaux en cours et leur capitalisation et le second est lié à la réhabilitation proprement dite de tout le linéaire. Pour ce qui est des travaux en cours, ceux-ci concernent le bitumage amorcé à partir de Mora et des travaux de traitement des points critiques et maintien de la circulation. À l’entame de la visite sur la section Mora-Sale, le Ministre des Travaux publics a précisé qu’il Il ne s’agit pas seulement d’exécuter des travaux, mais davantage, de proposer des solutions aux changements climatiques, en construisant des infrastructures durables. Sur les trois premiers kilomètres de la section Mora-Dabanga, l’entreprise Sotcocog a démarré les travaux de bitumage, avec un financement issu des ressources internes. Lesdits travaux, exécutés à plus de 80% ont suscité l’attention du MINTP. En effet, du point kilométrique 00 au point kilométrique 03 de la section Mora-Waza, l’entreprise SOTCOGOC procède actuellement aux travaux de chaussée. L’avancement global des travaux se situe à 80%. L’entreprise a mis en œuvre une première couche de fondation et la pose de la deuxième couche de fondation est en cours. La planche d’essai de la couche de roulement a été réalisée le 13 mars dernier et elle a démarré la mise en œuvre de la couche de roulement. Les caractéristiques de cette section sont conformes à celles de la route à réhabiliter, notamment avec une largeur de la plate-forme de 10 m ; une largeur de la couche de roulement de 3,5 x 2 m ; des accotements de 1,5 x 2 m ; une vitesse de référence en rase de campagne de 80 km/h et une vitesse de référence en agglomération de 60 km/h. La chaussée est structurée comme suit : une couche de fondation composée de deux couches, une première en graveleux latéritique (25cm) et une deuxième en graves non traitées 0/31.5 (20cm) ; une couche de base en grave bitume (13 cm) ; une couche de roulement en béton bitumineux de 5 cm, le revêtement des accotements en enduit superficiel bicouche. Les prestations de l’entreprise SOTCOCOG SA sur ces trois premiers kilomètres s’élèvent à 1 609 167 680 FCFA HTVA, financées par le Budget d’Investissement Public-MINTP, exercices 2022 et suivants. Pour ce qui est des prévisions, les prestations de l’entreprise vont s’étendre à un linéaire de plus de 21 km de plus, grâce à la mobilisation du financement de la partie camerounaise à une proportion ne dépassant pas 20% du financement global du projet à la fin du mois d’avril 2023. Cette enveloppe d’environ 33 milliards correspond à un financement rétroactif, va permettra au Maître d’Ouvrage de faire évoluer les travaux en cours sur les 25 premiers kilomètres jusqu’à Tchakamari par l’entreprise SOTCOCOG SA d’une part, et de mobiliser d’autres entreprises sur la section critique allant du point kilométrique 102 au point kilométrique 168.
Traitement des points critiques le long de l’axe
Il faut à cet effet relever que d’importantes ressources ont été consacrées au maintien de la circulation dans les zones les plus dégradées et au traitement des zones critiques. Sur la section Mora-Tchakamari où une zone fortement dégradée coupait quasiment la circulation à Tchakamari, le passage du Ministre des Travaux publics a permis d’apprécier les travaux réalisés par l’entreprise Sadjo Baba, précisément en ce qui concerne le traitement d’une zone fortement dégradée. Des travaux de terrassement et d’assainissement y ont été réalisés, avec l’aménagement d’une digue pour résoudre le problème d’inondation. Une enveloppe de 499 062 876 FCFA a donc été mobilisée à cet effet en 2021. L’entreprise SADJO BABA a en outre construit neuf batteries de trois buses de diamètre 1000mm, un dalot double, de même qu’elle a réalisé des perrés maçonnés, pour un montant supplémentaire. Du point kilométrique 25 au point kilométrique 62 de la section Mora-Tchakamari, le Ministre des Travaux publics s’est montré très préoccupé par l’efficacité des actions menées par l’entreprise PAC INTERNATIONAL sur un linéaire de 25 km. En effet, les travaux d’assainissement réalisés pour un montant TTC de 425 775 398 FCFA n’ont presque plus aucun effet. Sur la section Waza-Salé, du point kilométrique 62 au point kilométrique 102, l’entreprise Société Eau Travaux Energie (ÉTÉ-CAM) a été mobilisée sur un linéaire de 40 km. Si l’enveloppe de 499 062 876 FCFA TTC a permis d’effectuer des travaux d’assainissement et de traiter quelques zones, il n’en demeure pas moins que sur cette section aussi, il faut encore agir. Autres sections ayant fait l’objet de traitement, Salé-Dabanga où les travaux n’ont été réalisés qu’à 38% par l’entreprise Sombti. La même entreprise a été mobilisée sur la section Dabanga-Tildé, du point kilométrique 132+500 au point kilométrique 168, sur une longueur de près de 37 Km, avec une enveloppe TTC de 499 062 876 FCFA, pour des travaux d’assainissement, maintien de la circulation et traitement de certains points.
L’entreprise SOTCOCOG SA avait par ailleurs été mobilisée pour l’exécution des travaux d’urgence pendant la saison de pluies du fait de l’arrêt des travaux par SOBMTI SARL sur les lots 4 et 5. Les problèmes de surcharge sont par ailleurs un facteur non négligeable dans la dégradation accentuée de cette route. En effet, le long du trajet, le Ministre des Travaux publics a été marqué par les véhicules hors gabarit et en situation de surcharge. En novembre 2022, un arrêté instituant les barrières ponctuelles sur la section Mora-Dabanga-Kousseri pour la protection de cette route et la construction de portiques venaient compléter les mesures prises par les autorités locales. Un dispositif qui toutefois, ne permet pas encore de résoudre le problème; les portiques ayant déjà été vandalisés par des usagers non identifiés.
Pour assurer la durabilité des travaux et se projeter pour les travaux de réhabilitation, le Ministre des Travaux publics a orienté les prestations de l’entreprise PAC INTERNATIONAL vers la production des granulats à la carrière rocheuse de Waza, pour anticiper et faciliter la réhabilitation de la route Mora-Dabanga-Kousseri, par la mise à disposition des granulats, qui constitue un point critique de la réalisation de ce projet. Sur le site, le MINTP a fait des constats: la production des granulats a démarré même si toutefois, les machines sont en arrêt du fait de la procédure de contractualisation qui n’est toujours pas parvenir à son terme.
Tout au long du parcours de cet axe, le Ministre des Travaux publics a bien relevé l’urgence d’agir avant le début de la saison des pluies, dans le but d’éviter une interruption du trafic. L’on relève par ailleurs que la dégradation avancée de cette section de la Nationale 1 ne permet pas toujours de mettre en valeur les interventions effectuées tout au long de l’année 2022. Le MINTP a instruit l’élaboration de termes de référence pour soutenir et encadrer des interventions qui seront faites avant le début de la saison des pluies, tout en recherchant des solutions aux problèmes d’inondations le long de l’axe. Pour cela, le rapport préliminaire des études menées par un consultant, avec l’appui de la Banque Mondiale sera présenté et enrichi le 5 avril 2023 cours d’une réunion que présidera le Ministre des Travaux publics.
Source : Mintp
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