Le Programme d’Appui à la Réforme de l’Éducation au Cameroun (PAREC) fait l’objet d’un bilan particulièrement encourageant, avec des réalisations impactantes qui transforment progressivement le paysage éducatif du pays. Lors d’un point de presse tenu le 2 juillet 2025 au Salon de l’action Gouvernementale (SAGO), Ambroise Owotsogo, coordonnateur du projet, a levé le voile sur les avancées significatives de cette initiative d’envergure, soutenue par la Banque Mondiale.

Initialement prévu pour s’achever en 2026, le PAREC affiche déjà des chiffres impressionnants qui témoignent de son efficacité. Au cœur de ces réussites, la distribution gratuite de plus de 11 millions de manuels scolaires à travers le Cameroun. Une initiative qui a radicalement changé le ratio d’accès aux supports pédagogiques. « Grâce à cette distribution, on a vu des écoles passer de 1 manuel pour 12 voire 30 élèves à 1 manuel pour 3 élèves », a souligné M. Owotsogo, illustrant le progrès tangible en matière de ressources éducatives.
Au-delà de la logistique des manuels, le programme a eu un impact profond sur le capital humain de l’éducation camerounaise. 18 000 enseignants ont été recrutés et pas moins de 120 000 enseignants, y compris ceux du secteur privé, ont bénéficié de formations qualifiantes. Cet investissement dans la compétence pédagogique est un pilier fondamental pour l’amélioration continue de la qualité de l’enseignement à travers le pays.《Lorsque le programme commençait seulement 43% d’école respectaient le ratio d’enseignants. Nous sommes parti de 43% à 95%》, précise le coordonnateur. D’un autre côté, la politique du manuel unique, en standardisant et en universalisant l’accès aux savoirs, a directement contribué à cette élévation de la qualité des enseignements.
Le PAREC n’a pas seulement renforcé l’existant ; il a également ouvert de nouvelles voies pour l’éducation, notamment en matière de préscolarisation. Le taux de participation à l’éducation préscolaire a significativement augmenté, particulièrement dans les zones rurales où le programme a mis en place des centres communautaires préscolaires. Ces structures sont essentielles pour garantir un accès équitable à l’éducation dès le plus jeune âge, préparant ainsi les enfants aux cycles scolaires supérieurs et réduisant les inégalités. 《à l’époque c’était 8360 et aujourd’hui nous avons atteint 32 360 écoles du préscolaire》 a indiqué Ambroise Owotsogo Onguene.

La vision du PAREC est holistique, englobant divers aspects cruciaux de la réforme éducative. Cela inclut des politiques enseignantes novatrices, des programmes de formation continue, une politique du manuel scolaire préscolaire adaptée, la mise en place d’une unité d’évaluation des acquis scolaires, un système d’information de gestion de l’éducation (SIGE), un encadrement spécifique pour les réfugiés et les déplacés internes, et l’introduction d’un financement basé sur la performance. Cette dernière approche, particulièrement innovante, permet un transfert direct des ressources aux écoles, renforçant leur autonomie et leur capacité à répondre aux besoins locaux.
Parmi les innovations majeures introduites par le PAREC, l’unité d’évaluation des acquis scolaires se distingue comme une première dans la sous-région d’Afrique centrale. Le système d’information de gestion de l’éducation (SIGE), désormais entièrement en ligne, offre un accès transparent et en temps réel aux données statistiques du secteur éducatif, facilitant la prise de décision éclairée. Ces outils technologiques sont des vecteurs puissants de modernisation et d’efficacité.
L’impact positif du PAREC sur le système éducatif camerounais est incontestable. Les résultats obtenus sont un témoignage éloquent de l’efficacité des réformes entreprises. Le projet, conscient des réalités socio-économiques du Cameroun, a également veillé à intégrer les besoins spécifiques des réfugiés, des déplacés internes et des communautés hôtes, assurant ainsi une éducation inclusive pour tous.
Cependant, le chemin vers une éducation universelle et de qualité n’est pas sans embûches. Le PAREC a mis en lumière un défi majeur : l’établissement des actes de naissance. Selon le coordonnateur du projet, près d’un million cinq cent mille enfants sont dépourvus de titre d’identité, ce qui constitue un obstacle majeur à leur inscription et à leur accès à l’éducation. Le programme s’attèle activement à résoudre cette problématique cruciale, travaillant à garantir que chaque enfant camerounais ait une identité légale, condition sine qua non à son droit fondamental à l’éducation. 《Ceci n’était pas un projet initialement prévu dans le Parec mais c est à l’évaluation lors de la présentation de la carte scolaire du Minedub, on s est rendu compte qu’il y avait à peu près 1million 500 mil enfants qui n’avaient pas d’acte de naissance. Ce qui représente des camerounais sans identités. L’an dernier nous avons d’abord établi 50 mil actes de naissance et tous ces enfants ont pu composer. Cette année nous allons établir 1million d’actes de naissance avec l’appui des ministère de la justice, la santé et celui de la décentralisation à travers les maires. Nous pensons qu’avant la rentrée scolaire 2025-2026 tous les enfants auront leurs actes》, précise le coordonnateur.
Cet effort montre la détermination du PAREC à adresser les racines mêmes des inégalités éducatives et à assurer un avenir plus prometteur pour la jeunesse camerounaise.
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