in

PAREC : Des Actes de Naissance pour 1,5 Million d’Enfants – Entre Succès Inattendus et Défis Colossaux

Exif_JPEG_420

Le Programme d’Appui à la Réforme des Curricula (PAREC), souvent perçu comme un pilier de la modernisation éducative, révèle une facette inattendue et tout aussi cruciale de son engagement : la campagne massive d’établissement d’actes de naissance. Ce projet, bien que non initialement inclus dans les plans du PAREC, s’est imposé comme une priorité absolue face à une réalité choquante qui fait état de près d’un million et demi d’enfants camerounais sans identité légale. Cette initiative audacieuse, née d’une observation alarmante lors de l’évaluation de la carte scolaire du Minedub, est en passe de marquer durablement les esprits, tel un phare dans l’obscurité administrative.

La prise de conscience du « million et demi d’enfants sans acte de naissance » a sonné comme un électrochoc au sein des instances dirigeantes. Ces enfants, des Camerounais à part entière, se trouvaient privés des droits fondamentaux liés à leur identité, une situation intenable qui hypothéquait leur avenir éducatif et social. Face à l’urgence, les équipes du PAREC ont rapidement pivoté pour intégrer cette problématique à leurs missions, démontrant une agilité et une réactivité exemplaires. En 2024, une première phase pilote a permis l’établissement de 50 000 actes de naissance. Un chiffre modeste comparé à l’ampleur du problème, mais dont l’impact a été monumental pour les bénéficiaires. Ces 50 000 jeunes ont ainsi pu, pour la première fois, se présenter aux examens officiels, une étape cruciale pour leur parcours académique et leur intégration sociale. Cette réussite initiale a été non seulement une validation de l’approche, mais aussi un puissant catalyseur pour l’ambition décuplée qui anime le programme aujourd’hui.


Ambitions et Synergies : Vers une Identité Universelle


Fort de ce premier succès, le PAREC s’est fixé un objectif ambitieux pour l’année 2026 : délivrer un million d’actes de naissance supplémentaires. Une prouesse logistique et administrative qui nécessite une coordination sans faille et l’implication de multiples acteurs. Pour y parvenir, le programme s’appuie désormais sur une collaboration interministérielle stratégique. Les ministères de la Justice, de la Santé et de la Décentralisation, via les mairies, sont mobilisés pour rationaliser les procédures, faciliter l’accès aux services d’état civil et accélérer le processus d’enregistrement. Cette synergie est essentielle pour atteindre des zones reculées et garantir que chaque enfant, quelle que soit sa provenance, puisse obtenir son identité légale. La décentralisation du processus via les mairies est une clé de voûte de cette stratégie, rapprochant les services des populations.

Malgré ces avancées impressionnantes, des défis majeurs persistent. L’ampleur de la tâche reste colossale. L’identification des enfants sans acte, la sensibilisation des communautés, la mobilisation des ressources financières et humaines nécessaires, et la garantie de la pérennité du système sont autant d’obstacles à surmonter.

La logistique de collecte des données et de délivrance des documents dans des contextes parfois difficiles exige une ingénierie sociale et administrative de pointe. La collaboration interministérielle, bien que prometteuse, doit être constamment renforcée pour éviter les goulots d’étranglement et assurer une fluidité opérationnelle. L’objectif d’atteindre 1,5 million d’enfants est une véritable course contre la montre, où chaque jour compte.



Malgré ces défis, l’optimisme est de mise. L’ambition déclarée est que « avant la rentrée scolaire 2025-2026, tous les enfants » dénombrés disposeront de leur acte de naissance. Si elle est tenue, cette promesse transformera la vie de millions de jeunes, leur ouvrant les portes de l’éducation, de la santé et de la pleine citoyenneté. L’initiative d’établissement d’actes de naissance, bien que n’étant pas une prévision initiale, est en train de devenir l’une des réalisations les plus emblématiques du PAREC, prouvant que les programmes peuvent et doivent s’adapter aux réalités du terrain pour répondre aux besoins les plus fondamentaux des populations. Elle illustre parfaitement comment un programme éducatif peut catalyser une transformation sociale profonde, laissant une empreinte indélébile dans l’histoire du développement humain du Cameroun.


Pour rappel, le PAREC qui est un programme du ministère de l’Éducation de base, bénéficie de l’appui technique de la banque mondiale et est censé rentrer en gare en 2026.

Oscar Abessolo

Tribune de l'info

Écrit par Tribune de l'info

Media digital d'actualités

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GIPHY App Key not set. Please check settings

Qu'en pensez-vous ?

Programme d’Appui à la Réforme de l’Éducation au Cameroun : Un Bilan Élogieux et des Perspectives Prometteuses

« Ossoko, Akiba Maman Chantal Biya » : Une Vaste Campagne de Santé Gratuite Prête à Transformer l’Est du Cameroun