Le ministère des Travaux Publics (MINTP) a tenu une réunion de cabinet capitale ce lundi 23 juin 2025, sous la présidence du Ministre Emmanuel Nganou Djoumessi, afin de revoir et d’affiner les méthodes d’évaluation de la performance du réseau routier national. Cet exercice stratégique vise à optimiser la planification et la priorisation des interventions sur le vaste maillage routier du pays.

L’initiative, dont l’ambition est de s’aligner sur l’assentiment des populations bénéficiaires, a lancé les débats. Le Directeur Général des Études Techniques a présenté une méthodologie d’évaluation structurée, prenant en compte deux perspectives essentielles : celle des gestionnaires de la route (le MINTP) et celle des usagers, pour qui la sécurité et la qualité de service sont primordiales. Cette approche holistique marque une volonté d’intégrer les préoccupations quotidiennes des citoyens dans les diagnostics techniques.
Les critères d’évaluation des routes bitumées se basent désormais sur deux paramètres clés : la portance, mesurée par la déflexion, et l’état visuel, qui englobe les fissures, déformations et arrachements. Pour les routes en terre, l’analyse se concentre sur l’ampleur des dégradations telles que les ravines et les nids de poule, ainsi que la présence de points critiques comme les bourbiers. Cette standardisation des indicateurs devrait permettre une évaluation plus objective et comparable à travers le territoire.
Les données consolidées au 28 février 2025 brossent un tableau éclairant de l’état du réseau. Les routes en terre, qui constituent une part écrasante de 91,6 % du linéaire total, influent considérablement sur l’état général du réseau. Les routes communales, bien que très étendues, sont particulièrement préoccupantes, avec un diagnostic de \”mauvais état\” pour 81,49 % de leur linéaire. En contraste, les autoroutes affichent une performance exemplaire, avec 100 % de leur linéaire en bon état, soulignant l’efficacité des investissements et de la maintenance sur ces infrastructures stratégiques.
Cependant, les responsables des délégations régionales ont fait part de défis majeurs. La densité du réseau à couvrir, les difficultés d’accès à certaines zones reculées et l’absence de standardisation dans le recensement des ouvrages d’art sont autant d’obstacles. Pour y remédier, plusieurs mesures ont été proposées : l’équipement des services en GPS pour une meilleure géolocalisation, la priorisation des travaux de cantonnage (entretien manuel courant) et l’exploitation systématique des archives techniques pour enrichir la base de données existante.
Le Ministre Nganou Djoumessi a clôturé la réunion en insistant sur la nécessité d’une coordination accrue entre tous les acteurs – des responsables des services déconcentrés aux populations locales. Il a également souligné l’importance d’intégrer les données historiques pour affiner les diagnostics et anticiper les besoins. Cette méthodologie rigoureuse servira de base à l’élaboration du Plan d’Entretien Routier (PER) 2026, l’objectif étant d’optimiser les investissements et d’assurer une amélioration significative et durable de la qualité du réseau routier camerounais.
Oscar Abessolo, source: Mintp
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