C’est la consistance du point de presse que donnait le coordonnateur de l’Observatoire du Développement Sociétal, le 14 novembre 2024 à Yaoundé. Après avoir invité les chefs des départements sectoriels en charges des routes à déposer leurs démissions au vu de ce qu’il qualifie « d’incompétence caractérisée », Lilian Koulou Engoulou a appelé Paul Biya à s’appesantir sur cette préoccupation plus que jamais sociale.
Poser sa pierre à la construction de l’édifice d’un Cameroun émergent tel que souhaité par les pouvoir publics, tel est la feuille de route sur laquelle sont calquées les actions de l’Observatoire du Développement Sociétal depuis sa création en 2009. Si l’exercice est loin d’être facile, l’organe placé sous la coordination de Lilian Koulou Engoulou entend tout mettre en œuvre pour mener à bien cette mission. C’est logiquement qu’il vient de monter au créneau relativement au piteux état des routes du pays.
En organisant cette conférence de presse, l’ONG a voulu présenter les résultats d’une enquête réalisée à la suite d’une dénonciation portée à son niveau par plusieurs syndicats des transports. Menée sur un échantillon de 43 chefs-lieux de département rependus dans les 10 régions, l’étude a permis à l’organe de conclure que la situation est plus alarmante que ce qu’elle laisse entrevoir. Excluant quelques axes routiers sur lesquels la circulation reste on ne peut plus fluide malgré l’étroitesse de la chaussée et la matérialisation pas toujours parfaite, l’ODS n’a pas manqué de crier au scandale : « le gros de notre linéaire routier, bitumé et non bitumé présente un visage sombre et hideux dont la conséquence la plus évidente est l’accroissement exponentiel du nombre d’accidents pour la plupart mortels » a tout d’abord souligné L. Koulou Engoulou, avant de revenir sur les causes de cette déchéance. Il a notamment cité l’attribution des marchés fantaisistes par les maîtres d’œuvre que sont les ministères des travaux publics et celui du développement urbain et de l’habitat. « À leur tour, les maîtres d’ouvrages dont certains héritent de marchés fictifs se livrent à un laxisme notoire dans la réalisation des routes qui n’obéissent très souvent à aucune norme en la matière. À des endroits, le bitume de la chaussée n’atteint même pas les minimas de 10 centimètres d’épaisseur, sans compter, le manque de canalisation des eaux de ruissellement qui abime le goudron à un rythme effréné. D’ailleurs parfois, certaines routes s’ouvrent à la circulation alors même que les chantiers ne sont même pas encore livrés », martèle le coordonnateur.
Tout en revenant sur l’accélération de la dégradation des axes causée par les trafics qui s’opèrent au niveau des pesages via l’ouverture de la circulation aux gros porteurs transportant des charges qui excédent les poids autorisés, le garant de l’ODS s’est voulu méthodique : « fort de tout ce qui précède et avant la projection du film documentaire dans un instant, nous estimons pour notre part qu’il est urgent pour les chefs de département sectoriels en charge de nos routes de remettre sans délai leurs démissions pour incompétence caractérisée. Et nous exhortons le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Paul BIYA à s’appesantir sur cette préoccupation sociale, car le bien-être des populations et le développement de notre pays y dépendent »a-t-il conclu.
Oscar Abessolo
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