Visant prioritairement à permettre à cette sous-région d’anticiper sur l’inclination au déclin du taux de croissance relativement au niveau d’inflation, elle est contenue dans la liste des recommandations issues du sommet extraordinaire, tenu à Yaoundé, à l’initiative du Président de la République du Cameroun, S.E Paul Biya et de S.E Faustin Archange Touadera, Président de la République Centrafricaine, par ailleurs, Président en exercice, de cette Communauté.

Si la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale a pu consolider sa croissance économique pour atteindre 2,7% en 2024 contre -1,1% en 2016, tout en doublant le niveau de réserve de change entre 2016 et 2024, grâce à l’agencement harmonieux de plusieurs actions à l’instar de la mise en œuvre de plus de 60% des reformes convenues dans son Programme de Réforme Economiques et Financières (PREF-Cemac), il n’en demeure pas moins que la persistance des chocs(fluctuations des cours des matières premières, les crises sanitaires et sécuritaires etc.) pourrait compromettre les acquis macroéconomiques de la sous-région. Les prévisions annoncent que le taux de croissance qui devrait se situer à 3,7% en 2024 coure le risque de chuter à 3,0% en 2025.
C’est dans l’optique de trouver des solutions susceptibles de geler les dérapages observés et les évolutions futures incertaines, que les 6 Chefs d’Etats de la Cemac viennent de définir la boussole qui guidera désormais les actions favorables à la santé de l’économie dans la sous-région.
Centrée prioritairement sur une exécution collective et harmonisée, elle s’activera à poursuivre une consolidation budgétaire ordonnée dans le cadre des discussions bilatérales avec les partenaires techniques et financiers, ainsi qu’à produire et diffuser régulièrement les données budgétaires, économiques et financières fiables et complètes pour les besoins de la surveillance multilatérale, de la politique monétaire et des politiques sectorielles. Mettant un accent sur l’application intégrale de la Réglementation des Changes, notamment à travers le rapatriement diligent des devises par les Opérateurs économiques, et plus particulièrement la signature, avant le 30 avril 2025, des conventions de compte séquestre pour les fonds de restauration des sites (Fonds RES) par les entreprises extractives (pétrolières et minières), elle poussera les Etats membres et les institutions communautaires à prendre des mesures pour une gestion de l’exposition des banques aux risques, souverains conformément aux critères de la surveillance multilatérale.
Une rigueur sera également prônée dans le processus de rapatriement et de domiciliation des revenus pétroliers où le FMI, la Banque Mondiale et tous les autres partenaires sont invités à accompagner les Etats et la Banque Centrale. A l’instar de cette dernière, la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale et toutes les autres institutions communautaire devront bénéficier d’une entière indépendance et du renforcement de leurs capacités. De leurs côtés, les autorités nationales et régionales chargées de la supervision de la contribution du secteur bancaire au financement du développement devront engager une action collective visant à préserver la solidité et la stabilité du système bancaire.
Dans le sillage du renforcement de la stabilité du cadre macroéconomique, la recette est elle aussi bien definie. Il s’agira prioritairement de pousser les partenaires au développement à œuvrer pour, la conclusion des revues de leurs Accords avec la République du Cameroun, la République Centrafricaine et la République du Congo ; la veille à un ajustement budgétaire à dimension sociale et préservant l’investissement, ainsi qu’à l’assurance de la mise en œuvre des politiques et des réformes structurelles en vue de la consolidation de la croissance économique et de la stabilité monétaire. Les autres Etats devront quant à eux, conclure dès que possible, des programmes formels avec le FMI, afin de bénéficier de son appui ainsi que de celui des autres partenaires techniques et financiers. Toutes ces mesures devront s’appuyer sur une politique d’endettement prudente, privilégiant les financements concessionnels, avec une mobilisation plus dense des ressources financières chez les partenaires au développement, à l’effet de soutenir la transformation structurelle des économies de la sous-région.
Pour rappel, la CEMAC a pour objectifs majeurs, de raffermir les solidarités géographiques et humaines des peuples de ses Etats membres, tout en promouvant les marchés nationaux par l’élimination des entraves au commerce intercommunautaire et en créant un véritable marché commun.
Oscar Abessolo


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