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Résistance antimicrobienne : les méthodes d’éradication en réflexion au Cameroun

C’est à la faveur de la Semaine mondiale de sensibilisation, dont lancement a été effectué le 18 novembre 2024, à Yaoundé. Placés sous l’égide du Dr Taïga, ministre des pêches et de l’industrie animale, ces assises sont organisées grâce à une collaboration annuelle entre le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (Africa CDC), le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (AU-IBAR), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation mondiale de la santé animale (WOAH) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

«Eduquer. Promouvoir. Agir maintenant.», c’est sur cette thématique que se tenaient ces travaux qui visaient à cogiter sur les méthodes d’éradication de ce qui s’apparente comme l’une des plus grandes menaces de l’humanité : «elle représente aujourd’hui l’une des plus graves menaces pour le monde. […] Malgré son caractère silencieux, la Résistance aux Antimicrobienne(RAM) est particulièrement dévastatrice pour nos systèmes de santé, avec des répercussions également sur le développement économique.» a d’emblée souligné Dr Taïga.

Rassemblant des décideurs politiques, des experts de la santé et des jeunes leaders dans un front uni pour lutter contre la RAM, ce conclave entendait développer des méthodes susceptibles de contrecarrer une menace majeure qui pourrait causer jusqu’à 4,1 millions de décès par an en Afrique d’ici à 2050, soit 102,5 millions de décès en 25 ans. Si le continent utilise plus de 70% d’antibiotiques pour le bétail, souvent sans contrôle vétérinaire, il faut noter que cela accroit exponentiellement le risque de propagation de bactéries résistantes à l’homme. De sources bien introduites indiquent que plus de 700 000 décès enregistrés dans le monde sont causés par des infections résistantes aux médicaments.

Il est donc question d’unir les efforts et renforcer la collaboration à divers échelons, afin d’accentuer la sensibilisation de tous les acteurs. A cet effet, un accent sera mis sur la détection et la gestion efficace des situations de la RAM via, le renforcement de la surveillance dans les différents secteurs ; le renforcement des capacités des acteurs et des laboratoires de diagnostic, ainsi que l’organisation des campagnes de sensibilisation auprès du grand public entre autres : « nous devons promouvoir une bonne compréhension des bonnes pratiques d’utilisation des antimicrobiens dans tous les secteurs concernés, ainsi que celle liées à la sécurité, à la prévention et au contrôle des infections » précise le Minepia. Pour Huyam Salih, Directeur du Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-IBAR), il y a nécessité de parvenir à l’utilisation responsable des antimicrobiens en santé animale. Du côté de la FAO, il s’agit de maitriser et canaliser la croissance démographique qui exerce une forte pression sur la demande alimentaire dans le secteur agricole en Afrique; ce qui se traduit par une production élevée d’aliments d’origine animale et les cultures associées à l’utilisation d’antimicrobiens : « la vision de la FAO est réduire les niveaux de RAM et ralentir l’émergence et la propagation de la résistance dans l’ensemble des chaines de production et de valeur alimentaires et pour tous les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture. Nous voulons aussi préserver la capacité de traiter les infections avec des antimicrobiens efficaces et sûrs afin de maintenir la production alimentaire et agricole » a indiqué Haile Gabriel Abebe, Athman Mravili, Coordonnateur sous régional de la FAO pour l’Afrique centrale.

En clair, la semaine de mondiale de sensibilisation s’articule autour d’une série d’activités à fort impact, notamment des tables rondes de haut niveau, des initiatives en faveur de l’engagement des jeunes et des visites sur le terrain pour présenter les efforts développés pour lutter contre la RAM dans tous les secteurs. Pour rappel le thème de la WAAW de cette année, «Eduquer. Promouvoir. Agir maintenant.», souligne la nécessité d’une collaboration intersectorielle pour préserver l’efficacité des antimicrobiens. La résistance aux antimicrobiens, due à une utilisation abusive et excessive des antibiotiques dans tous les secteurs, est une préoccupation majeure en Afrique, où les taux de résistance augmentent et menacent des décennies de progrès dans la lutte contre les maladies.

Oscar Abessolo

Tribune de l'info

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