C’est la principale information à tirer de la mission effectuée du 14 octobre au 3 novembre 2024, par le Réseau parlementaires sous régional, acquis à cette cause. Le bilan de cette tâche a été présenté, le 08 novembre dernier, au cours d’une conférence de presse à laquelle prenaient part, l’Honorable Jean-Jacques Zam, le Coordonnateur Régional ; la Vénérable Odette Massoussa, Vice coordonnateur régional ; Théophile Bekono Samba, secrétaire technique permanant, ainsi que les honorables Accel Ndinga Makanda du congo et Daniel Ngalle Etongo du Cameroun.
Etabli sur une superficie de 191,541 Km2 pour une représentation de 10% des forêts tropicales d’Afrique Centrale, le Tri-national Dja-Odzala-Minkébé (Tridom) se situe dans une zone richement dotée en ressources minières et s’affirme à la fois comme une véritable niche d’opportunités économiques porteuses de croissance, pour la protection de la biodiversité forestière en Afrique Centrale et la fourniture d’une large gamme de services éco systémique aux populations locales ainsi qu’à la communauté internationale. Objet de nombreuses convoitises, ce massif forestier dont l’exploitation minière est imminente dans certaines localités, mérite d’être capitalisé.
C’est dans ce sillage que s’effectuait cette mission des membres du Réseau Parlementaire pour la Gestion Durable des Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale (Repar-ac) dont bilan vient d’être présentée à la presse à Yaoundé. Il s’agissait, à en croire le croire le Coordonnateur Régional, d’un exercice de 10 jours, déroulé sur 2500 km entre le Congo, le Gabon et le Cameroun. Elle consistait à entrer en possession d’informations à jour sur l’état de la biodiversité dans ce paysage et sur son impact sur les populations riveraines, en vue de contribuer à la formulation des solutions efficaces aux nombreuses pesanteurs de la conservation de la biodiversité et de la gestion durable des aires protégées dans le Bassin du Congo. « Nous savons que c’est un espace de haute valeur sur le plan de la conservation des aires protégées qui sont des aires anciennes disposant d’une biodiversité incroyable. Nous savons aussi que dans ces zone, il y a des éventuelles atteintes en matière d’agriculture industrielle, il y a aussi maintenant la question d’exploitation minières, qui peut apporter des désordres environnementaux. Nous avons donc voulu toucher du doigt et voir les préconisations que l’on peut faire à nos différents gouvernements pour qu’il y ait une bonne conciliation et un développement endogène de nos nations parce qu’il est clair que nos pays veulent pouvoir compter sur l’ensemble de leurs ressources pour se développer » a d’emblée indiqué l’honorable Jean-Jacque Zam.
En effet, il est question bénéficier de tous les avantages dont regorge ce vaste complexe forestier reconnu pour sa biodiversité exceptionnelle avec 11 aires protégées constituant un refuge pour des espèces emblématiques menacées comme l’éléphant de forêt, le gorille de l’ouest et le chimpanzé. Il ressort ainsi que, cette biodiversité fait face à des menaces pressantes telles que le braconnage, l’exploitation forestière, l’exploitation minière et les conflits d’usage de la terre. La mission souligne également, le non bénéfice des retombés des différentes exploitations (minières et forestières) par les populations : « les populations riveraines ne bénéficient pas encore pleinement et restent demanderesses du bénéfice réel de l’exploitation de ces ressources naturels. Il y a des difficultés liées aux voies d’accès aux sites, ainsi que celles du suivi et de l’exécution réelle du cahier de charge au bénéfice des populations riveraines», a précisé la Vénérable Odette Massoussa. Si le Repar-AC pense que des efforts sont remarqués çà et là, dans le cadre de l’exploitation forestière, il précise néanmoins que les vrais enjeux se trouvent au niveau de l’exploitation minière où tout est encore en pointillé, avec l’absence d’une pratique à l’échelle industrielle. « Il est donc question de tout mettre sur pied, pour permettre aux populations riveraines de bénéficier de cette exploitation en devenir qui devrait mieux les protéger » a martelé l’honorable Jean-Jacques Zam qui n’a pas manqué de noter la montée en puissance du conflit homme-faune, accentué par les politiques de conservation qui permettent à la population des pachydermes de s’accroitre considérablement, entrainant ainsi une menace pour les riverains.
Le réseau entend ainsi dresser un rapport et un plaidoyer qu’il soumettra aux différents gouvernements après une démarche qui se voudra musclée « si notre démarche est solide et musclée forcement il y aura des réponses en face mais si elle est légère on risque ne pas parvenir aux objectifs escomptés » a laissé entendre le coordonnateur régional.
Pour rappel, le REPAR-AC est un réseau créé en 2001 par la volonté des Chefs d’Etats d’Afrique Centrale avec pour mission d’assurer la participation des parlementaires à la protection de l’environnement, à la conservation de la biodiversité et à la gestion durable et bénéfique des écosystèmes forestiers et des ressources naturelles d’Afrique Centrale. Il enregistre déjà plusieurs réalisations à son actif.
Oscar Abessolo
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