Le régulateur camerounais du milieu médiatique a rassemblé les acteurs de la chaine, autour d’un atelier tenu le 26 juin 2023 à Yaoundé, sous le Haut patronage du Premier Ministre Chef de Gouvernement. Promoteurs, professionnels, panélistes réguliers des débats, associations de défense des droits de l’enfant, administrations concernées et société civile étaient réunies autour de l’équipe conduite par Joseph Chebonkeng Kalabubsu, Président du conseil National de la Communication.
Longtemps cité en exemple pour son intégrité et son unité, le Cameroun fait aujourd’hui face à de nombreux maux qui minent le vivre ensemble tant cher à son Président. Si les menaces sécessionnistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont jadis été les principales gangrènes, il convient de noter qu’elles sont désormais alliées à la montée inquiétante des discours de haine. C’est dans le souci de poser un diagnostic général au sujet de ces discours dans les médias, évoquer les conséquences et de susciter des solutions appropriées au contexte camerounais en vue de son éradication que, le Conseil National de la Communication a organisé cet atelier national, présidé au nom du Premier Ministre par René Emmanuel Sadi, le Ministre de la Communication.
Rentrant en droite ligne avec sa mission de veiller au respect de la paix sociale, de l’unité et de l’intégrité nationale tel que le stipule le décret du 23 janvier 2012 portant réorganisation du CNC, ce conclave tenu sous le thème « Mécanisme d’éradication du discours de haine dans les médias au Cameroun » a réuni une centaine d’acteurs des médias et entendait concrètement identifier des solutions de lutte contre ce fléau ; envisager l’élaboration d’un code langagier permettant d’éviter les propos haineux et destiné à l’utilisation par l’ensemble des acteurs médiatiques.
Pour sa réussite, les échanges interactifs ont été centrés autour de plusieurs exposés notamment : Discours de haine et morale sociale » animé par Pr Armand Leka Essomba ; « Mécanismes d’éradication du discours de haine et mesures de protection des consommateurs des productions médiatiques » du P Charly Gabriel Mbock et « l’éducation aux médias comme réponse au discours » présenté par Blaise Pascal Andzongo etc.
Dans son propos de circonstance le président du CNC a invité les participants à prendre conscience du danger encouru en faisant de leur mieux pour jouer un rôle en conformité avec l’éthique et de la déontologie du métier « l’heure est grave, le discours de haine a pris des proportions inquiétantes dans nos médias. Nous devons combattre sa propagation. La responsabilité des médias est grande pour la construction d’une nation forte (….) si rien n’est fait aujourd’hui, demain sera peut-être trop tard. Il est question pour le gouvernement de préserver les population camerounaises des drames comme les génocides ou la guerre civile » a indiqué Joseph Chebonkeng Kalabubsu. Le représentant du Premier ministre a quant à lui insisté sur l’impact de cette gangrène « la monté du discours de haine dans notre pays constitue une menace réelle à la cohésion et à la stabilité de notre pays et est contre nos institutions » rappelle René Emmanuel Sadi.
Des recommandations prometteuses
A l’issue des échanges enrichissants les participants ont été invités à poser leur pierre à la construction de l’édifice d’un univers médiatique favorable à un vivre ensemble sincère. Il a notamment été recommandé aux pouvoir publics, d’élaborer des législations et des politiques publiques visant à éradiquer les discours de haines ; introduire l’éducation aux médias dès la base dans les modules d’éducation scolaire ; adresser avec tact et méthodes des questions sociales sensibles telles que la reforme frontière comme argument d’apaisement et de solution contre les discours de haine. Aux régulateurs du secteur de la communication sociale, il a été recommandé de rédiger un code d’ethnique dans les medias comme réfèrent langagier permettant d’éviter les discours de haines ; engager des concertations appropriées avec les plateformes numérique globale en vue de l’éradication du discours de haine dans les réseaux sociaux. Aux promoteurs et professionnels de médias, il est demandé de veiller à un encadrement de leurs programmes et de leurs publications pour éviter la promotion et la propagation de ces discours. Les partis politiques et la société civile ont été invités à promouvoir un esprit de diversité, de pluralité d’opinion et de tolérance.
Oscar Abessolo
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