La scène politique camerounaise se prépare à vivre un moment électoral sans précédent avec l’élection présidentielle du 12 octobre prochain. Les indications convergent vers un nombre de candidatures historiques, soit 82 prétendants, dépassant largement les prévisions et marquant un engagement citoyen d’une ampleur jamais observée dans l’histoire récente du pays.

Selon les informations recueillies, plus de 80 dossiers de candidature auraient été déposés auprès des démembrements d’ELECAM (Élections Camerounaises) à travers le territoire national. Ce chiffre, s’il est confirmé dans sa totalité après la phase de validation, constituerait un record absolu, éclipsant le scrutin de 2018 qui avait vu une vingtaine de postulants initiaux. Cet engouement manifeste témoigne d’une effervescence politique remarquable et d’une diversité de profils saisissante, allant des vétérans aguerris de la politique aux outsiders prometteurs, en passant par des figures politiques aujourd’hui moins connues du grand public, et même des candidatures aux contours plus fantaisistes.
Parmi les prétendants annoncés ou déjà bien installés dans le paysage médiatique, plusieurs noms familiers des scrutins précédents répondent une fois encore présents. Le président sortant, Paul Biya, est candidat à sa propre succession. À ses côtés, des figures majeures telles que Maurice Kamto, président du MRC, qui concourt cette fois sous les couleurs du MANIDEME, mention spéciale à Cabral Libi du PCRN, Akéré Mouna, Joshua Osih du SDF, Célestin Djamen, Dam Ndjoya de l’UDC, Jean Blaise Gwet du MPCC, Serge Espoir Matomba du PURS, ainsi que des figures historiques comme Issa Tchiroma Bakari et Bello Bouba, tous déterminés à rester influents sur l’échiquier national.


Ce qui singularise particulièrement cette pré-campagne, c’est l’émergence remarquée de nouvelles figures, jusqu’ici discrètes ou totalement inconnues du grand public. Des noms comme Léon Theiler Onana, Shewa David, Pierre Kwemi, Martine Danielle Befolo Essono ou encore Eliane Eboutou, apportent un souffle nouveau et une dynamique inédite à la compétition. Cette nouvelle génération de candidats incarne une aspiration palpable à l’alternance générationnelle, une soif de renouvellement des méthodes de gouvernance et une volonté affirmée de renforcer la participation citoyenne dans les processus démocratiques.




Au sein de cette masse de candidatures, certaines démarches suscitent une curiosité particulière, voire un sourire. Des personnalités comme Din Din Ferdinand, plus connu sous le pseudonyme de « Papillon », Honoré Tiwou ou Kisso Bertin, semblent positionner leurs candidatures davantage comme des coups d’éclat médiatiques ou des démarches de quête de visibilité personnelle que comme des projets présidentiels structurés et viables. Bien que plusieurs de ces candidatures ne franchiront probablement pas les étapes de validation réglementaires par ELECAM, leur simple dépôt manifeste une dynamique citoyenne indéniable et un désir de s’exprimer.
Alors que les regards sont désormais tournés vers les services d’ELECAM, chargés d’examiner la recevabilité de chaque dossier selon les critères électoraux, une chose est certaine : la présidentielle 2025 s’annonce comme une élection d’exception. Elle est d’ores et déjà marquée par un nombre et une diversité de prétendants synonymes de renouvellement et d’un engagement politique accru des citoyens camerounais.
Oscar Abessolo


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