Tribune de l'info
Après le succès retentissant de l’acte 1, qui a permis l’établissement de plus de 48 000 actes de naissance pour les élèves du CM2 et de Class 6, le MINEDUB avec l’appui de la Banque mondiale à travers le PAREC se prépare à lancer la deuxième opération du genre en 2025. Un nouveau volet qui vise à produire ce document essentiel à tous les enfants du primaire, de la SIL au CM2, de Class 1 à Class 6.
L’année scolaire 2023-2024 a marqué un tournant décisif pour l’éducation au Cameroun grâce à l’initiative lancée par le Minedub , soutenue par la Banque Mondiale à travers le Programme d’Appui à la Réforme de l’Éducation au Cameroun (PAREC). L’opération spéciale d’établissement des actes de naissance, initiée pour garantir la participation des élèves en fin de cycle primaire aux examens de fin d’année, a connu un franc succès. En effet, 48 232 jugements favorables ont été rendus, permettant à 49 311 dossiers d’être constitués et traités lors de 544 audiences foraines. Ce taux d’achèvement de 100 % a permis à ces élèves de passer leurs examens sans entrave, soulignant l’impact positif de cette initiative.
Cependant, malgré ce succès, le défi reste immense. L’acte 2 de cette opération, prévu pour 2025, entend s’attaquer à une problématique alarmante si l’on s’en tient aux chiffres publié par les équipes du Parec : 1 438 306 enfants du primaire au Cameroun n’ont toujours pas d’actes de naissance, sur un effectif total de 3 855 960 enfants. Ce chiffre met en lumière l’urgence d’une action concertée pour garantir l’accès à l’éducation pour tous.
La phase 2 de cette opération spéciale d’établissement des actes de naissance se distingue alors par son ambition d’élargir son champ d’action. Alors que l’acte 1 ciblait principalement les élèves du CM2 et de Class 6, cette nouvelle édition visera tous les élèves du primaire, de la Section d’Initiation Linguistique (SIL) au CM2 pour le sous-système francophone, et de Class 1 à Class 6 pour le sous-système anglophone.
Cette approche globale est fortement demandée par la communauté éducative, qui reconnaît l’importance cruciale de l’acte de naissance dans le parcours scolaire des enfants. Car en effet, au Cameroun, les statistiques du ministère en charge de l’éducation de base révèlent que sur un total de 3 855 960 enfants inscrits dans les écoles primaires, 1 438 306 n’ont pas d’actes de naissance.
Dans les détails, ces chiffres présentent des disparités inquiétantes au sein des différentes classes. Au niveau de la SIL et de Class 1, 401 336 enfants sont sans actes sur un effectif de 892 004. Pour le CP et Class 2, ce chiffre s’élève à 300 555 sur 733 012. En CE1 et Class 3, 259 390 enfants n’ont pas d’actes sur 671 291. Les chiffres continuent d’être alarmants pour le CE2 et Class 4, avec 225 362 enfants sans actes sur 614 188. Pour le CM1 et Class 5, 183 372 enfants sont concernés sur un effectif de 540 801, et enfin, au CM2 et Class 6, 68 291 enfants n’ont pas d’actes sur 404 555.
Face donc à cette situation, le PAREC, devra relever plusieurs défis pour garantir le succès de l’acte 2. Tout d’abord, il sera essentiel d’utiliser le succès enregistré lors de la première phase, pour assurer une sensibilisation adéquate auprès des parents et des communautés sur l’importance de l’acte de naissance. De plus, la logistique entourant l’organisation des audiences foraines devra être optimisée pour traiter un volume de dossiers encore plus important. Ensuite, il faudra également travailler en étroite collaboration avec les tribunaux pour garantir un traitement rapide et efficace des dossiers. L’accentuation de la formation des agents de l’état civil et des enseignants sur les procédures d’enregistrement sera également cruciale pour faciliter le processus.
Si l’opération peut compter sur le financement du partenaire historique qu’est la Banque Mondiale, il faut surtout préciser que son succès passera par la capacité du MINEDUB à coordonner efficacement les efforts de toutes les parties prenantes.
Oscar Abessolo
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