Inviter l’autorité judiciaire à tout mettre en œuvre pour que justice soit rendue promptement, dans le respect des droits fondamentaux, et que l’auteur réponde pleinement de ses actes, tel est l’objectif premier de l’action lancée, le 14 mai 2025, par l’organe que conduit le Pr. James Mouangue Kobila, à travers son antenne régionale du centre.

Le 10 mai 2025, le Cameroun a été à nouveau marqué par une tragédie. Le jeune Mathis, âgé seulement de six ans, a été cruellement arraché à la vie, poignardé à plusieurs reprises au domicile familial situé au quartier Ngoa-Ekélé, dans l’Arrondissement de Yaoundé 3è. Un triste événement à l’origine du mécontentement de la société dans tous ses démembrements et qui aura poussé la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun à monter au créneau.
Dans un communiqué signé de son président le 16 mai dernier, l’organe en charge de la défense des droits de l’Homme au Cameroun s’est voulu didactique dans sa dénonciation. Elle a commencé par rappeler le caractère prioritaire du droit, en insistant sur l’importance textes ratifiés par le pays des lions indomptables : « La CDHC rappelle que le droit à la vie est un droit fondamental garanti par les instruments juridiques nationaux, africains et universels dûment ratifiés par le Cameroun, auxquels il a autrement adhéré ou encore qu’il soutient. Il s’agit notamment du Préambule de la Constitution du Cameroun, de la loi n° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code pénal camerounais (articles 275 et 276), de la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples (article 4), de la Charte africaine des Droits et du bien-être de l’Enfant (article 5), de la Déclaration universelle des Droits de l’homme (article 3), du Pacte international relatif aux Droits civils et politiques (article 6), de la Convention des Nations-Unies relatives aux Droits de l’Enfant (article 6) » explique le communiqué, qui met en lumière, la protection que consacre particulièrement le droit interne et les engagements internationaux de l’Etat à l’enfant, du fait de sa vulnérabilité et son innocence.
Se basant sur l’ignominie du crime perpétré, la Commission a exprimé son indignation la plus profonde et n’a pas manqué de condamner avec la plus grande fermeté, cet acte qu’elle qualifie de « cruauté intolérable, contraire à toutes les valeurs humaines et juridiques » : « Rien, absolument rien, ne saurait en atténuer la gravité ni en justifier la commission » martèle la communication. Il s’agit d’un engagement en droite ligne avec les prérogatives de la CDHC, qui selon les dispositions du 2è tiret de l’article 6 et du 5è tiret de l’article 7 de la loi n° 2019/014 du 19 juillet 2019, relatives à sa création, son organisation et son fonctionnement, « contribue à la consolidation de l’État de droit et à la lutte contre l’impunitė en matière de Droits de l’homme à travers notamment […] l’autosaisine pour les faits portés à sa connaissance, qui sont de nature à constituer des violations graves, récurrentes ou systémiques des Droits de l’homme », et « peut […] solliciter des autorités compétentes qu’il soit mis fin aux violations des Droits de l’homme constatées ».
Au-delà de son plaidoyer, la CDHC a salué la promptitude avec laquelle les autorités et la police se sont déployées sur les lieux, tout en précisant qu’elle attend avec intérêt, les résultats des enquêtes en cours, afin que le suspect soit interpelé, traduit devant les juridictions compétentes et puni avec toute la rigueur de la loi. Elle invite par ailleurs, toute personne victime ou témoin de violation des Droits de l’homme en général et de violation des Droits de l’Enfant en particulier, à la saisir par toutes voies possibles, y compris par le truchement de son numéro vert, le 1523.
Oscar Abessolo
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