Des scènes effroyables, des blessés graves, des biens et matériels détruits, des populations angoissées, des usagers en panique. C’est le calvaire dans lequel se trouvent les populations de la ville de Yaoundé précisément dans certains quartiers. Malgré les cris et plaintes des populations, les pouvoirs publics restent inertes. En attendant, les dégâts sont chiffrés augmentant le niveau de pauvreté et de misère des populations.
Dans toutes les sociétés du monde, la délinquance, le désordre urbain, l’insécurité, le grand banditisme existent. On pourrait ainsi comprendre que des personnes adultes ou des personnes ayant atteint un certain âge commentent de tels actes, mais lorsqu’il s’agit des enfants mineurs, il faut frapper du poing sur la table. Près de trois années que le phénomène des « microbes », bat son plein au Cameroun. Rappelons que le phénomène existait déjà en Côte d’ivoire depuis des années. A Yaoundé comme à Douala les « enfants soldats », comme certains les appellent semblent agir en toute impunité. Aujourd’hui, dans nos plateformes commerciales, la peur est constante chez les vendeurs parce qu’à tout moment, ces « microbes » peuvent surgir de nulle part. « On ne peut pas rester à la maison, on sort pour avoir un peu à manger. Le jour que ces petits bandits sortent, on leur donne ce qu’ils veulent pour sauver notre vie », affirme une commerçante au niveau de Sapeur Mokolo.

« Enfants microbes » : leur quotidien
Agée de 8 à 20 ans, certains sont scolarisés, d’autres non. Certains vivent dans des familles d’autres non. Ceux qui n’ont pas de familles dorment dans des maisons abandonnées où des petits locaux fournis par leurs parrains. Les uns ne connaissent pas qui est le grand chef. D’autres traitent directement avec le « grand frère ». Au niveau de la Cité-verte au lieu-dit Etetak, le grand frère s’appelle « Ondoua », repris de justice, il parraine certains enfants en leur offrant des petits cadeaux et toutes sortes de stupéfiants. A 8 heures du matin, ils sont déjà devant sa porte, pour certains venant rendre compte des agressions de la nuit, pour d’autres, ils viennent acheter et se fournir de la drogue. Ce « point G » est connu par les forces de l’ordre et de sécurité sauf qu’aucun responsable de l’administration policière ne bouge le petit doigt. A Madagascar (un quartier de la ville de Yaoundé), le parrain ou plutôt la marraine de ces « petits malfrats » s’appelle « Lili », une ancienne fille de joie (prostituée, ndlr), qui a su gagner la confiance de ces hommes en tenue. Dans toutes les communes de la capitale, ces enfants « microbes » ont un repère.
« Pigolo », un enfant « microbe », laisse entendre qu’il a appris à se débrouiller seul. En grandissant, n’ayant pas toujours de quoi manger, il s’est formé auprès des autres enfants. « Ma mère n’était jamais là. En plus, quand elle était là, elle me battait et me mettait dehors en me demandant d’aller chercher de l’argent. Parfois, je sortais et je ne rentrais pas, c’est ainsi que je me suis habitué à la rue. Mais un jour, j’ai un de mes amis qui m’a conduit chez le « grand frère ». Il nous dit ce qu’on doit faire. Lorsqu’on fait ce qu’il dit, il nous donne notre part », explique l’enfant « microbe ».
Ceux qui ne sont pas scolarisés envahissent souvent les rues du centre-ville, soutirant et agressant les personnes en pleine journée. « Pour certains, ils doivent bien manger », lance-t-il avant de s’en fuir. Ils font leur petit malin même parfois devant les forces de l’ordre et de sécurité. Une situation alarmante qui interpellent les pouvoirs publics à trouver des solutions.
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