30ème Journée Mondiale de la Femme Rurale : Le Cameroun Affronte les Défis et Renforce l’Autonomie des Femmes de Terre

À l’occasion de la 30ème Journée Mondiale de la Femme Rurale, célébrée le 1er octobre, le Cameroun a lancé une série d’activités visant à mettre en lumière et à relever les défis complexes auxquels sont confrontées les femmes vivant dans les zones rurales. Présentés par la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Madame Marie Thérèse Abena Ondoa, ces enjeux soulignent le rôle pivot de ces femmes tout en pointant du doigt les obstacles persistants qui entravent leur plein épanouissement et leur contribution au développement national.

Les statistiques dévoilées sont éloquentes et dressent un portrait sans équivoque de l’importance capitale des femmes rurales dans le tissu économique et social du Cameroun. Elles constituent à elles seules 71,6% de la main-d’œuvre agricole et sont les principales actrices de la production vivrière, assurant plus de 85% des denrées consommées à travers le pays. Au-delà des travaux champêtres, elles s’investissent activement dans le commerce et d’autres activités génératrices de revenus, œuvrant sans relâche pour améliorer leurs conditions de vie et celles de leurs familles. Malgré ces rôles majeurs et leur labeur constant, ces « reines de la terre » font face à une série d’obstacles qui freinent leur progression. Parmi les plus prégnants figurent un accès limité à la propriété foncière, au crédit, et aux intrants agricoles modernes, auxquels s’ajoutent une charge domestique souvent écrasante et une vulnérabilité accrue face aux impacts des changements climatiques. Autant de freins qui, s’ils ne sont pas levés, empêchent le secteur rural de déployer tout son potentiel humain et productif.

C’est dans l’optique d’accorder un tout autre paradigme ici que le Cameroun a mis sur pied , une stratégie multifacette pour matérialiser de façon définitive, l’autonomisation de ces femmes. Ces actions visent à alléger la pénibilité de leur travail par l’octroi de matériels et intrants agricoles, et à renforcer leurs capacités grâce à la formation sur les techniques de production, de transformation, de conditionnement et de commercialisation à la pointe. Une attention particulière est portée à la sensibilisation sur les technologies adaptées aux changements climatiques et à la vulgarisation des services financiers inclusifs conçus pour les activités féminines. Parallèlement, un plaidoyer actif est mené pour garantir aux femmes un meilleur accès à la terre et aux ressources productives, tout en valorisant leurs savoir-faire ancestraux. La promotion du regroupement en coopératives et la diffusion d’informations sur les programmes gouvernementaux sont également des leviers essentiels. Enfin, la lutte contre les pratiques culturelles néfastes à l’égard des femmes et filles rurales est une priorité, nécessitant la mobilisation de toutes les communautés.

Pour cette 30ème édition, l’objectif est de redoubler d’efforts à travers une programmation riche et variée, incluant des cafés-débats, des foires-expositions, des sessions interactives de renforcement de capacités, des forums dédiés aux solutions vertes, ainsi que la distribution d’équipements. Ces initiatives visent concrètement à mieux outiller les femmes rurales face aux défis climatiques et à optimiser leur accès aux ressources indispensables à leur prospérité.

Dans un message adressé aux femmes rurales camerounaises, la Ministre a réaffirmé leur rôle de piliers de la sécurité alimentaire et gardiennes des traditions : « chères femmes rurales, vous êtes les reines de la terre, gardiennes de nos traditions et piliers de notre sécurité alimentaire. Je voudrais vous rappeler qu’une femme rurale résiliente et bien outillée est un agent de changement incontournable. Éduquée, formée et accompagnée, elle est capable d’innover, de préserver l’environnement, de créer de la valeur et d’assurer le bien-être de sa famille et de sa communauté », a indiqué la Minproff, avant de renchérir : « je vous exhorte donc à prendre une part active à toutes les activités organisées en votre honneur et à en tirer le maximum de profit pour améliorer vos conditions de vie et contribuer au développement durable de notre pays », soulignant la transformation positive qu’engendrent des femmes rurales autonomes pour l’ensemble de la nation.
Pour rappel, la journée mondiale de la femme rurale a été instituée par les Nations Unies à la suite de la Conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing en 1995. Elle vise à rendre hommage aux femmes rurales et « à attirer l’attention des Etats et des partenaires au développement sur les défis auxquels elles font face » .

Oscar Abessolo