Stratégie Nationale de développement du secteur financier : Louis Paul Motaze lance la phase de mise en œuvre.

Estimée à un coût global de 102,15 milliards de FCFA, à l’Horizon 2030, elle a été officialisé le 31 mai 2024, au cours d’une cérémonie présidée par le Ministre des finances.

Selon un diagnostic réalisé avec l’appui de la Banque Mondiale et de l’Union Européenne, le système économique et financier du Cameroun fait face à six défi majeurs que sont notamment : le manque de “profondeur” du secteur financier ;  la faiblesse de l’inclusion financière et de l’accès au financement des micros, petites et moyennes entreprises ; la faiblesse du financement de long terme ; le déficit en matière de réglementation ; l’inefficience de certaines institutions publiques de financement ; et, une innovation financière balbutiante. Une réalité qui a poussé l’Etat à penser un outil de correction dénommé « Stratégie Nationale de Développement du Secteur Financier » (SNDSF), dont lancement vient d’être officialisé à Yaoundé.

Avec pour fil d’Ariane de faire du Cameroun, un pays disposant d’une place financière capable de soutenir la transformation structurelle de son économie, la SNDSF s’appuie sur la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30) et a pour objectif principal, d’améliorer la contribution du secteur financier à la croissance économique, au relèvement du niveau de vie des populations et à la promotion du développement de l’entreprenariat.

Conçue et proposée par le Conseil National Économique et Financier(CNEF), elle vise un engrangement de recettes budgétaires additionnelles non pétrolières de l’ordre de 630 milliards FCFA,  sur la période allant de 2025 à 2030, et repose sur trois principaux piliers que sont,  la mise en place de la société de gestion des fonds garantie aux PME ; la réforme du crédit Foncier du Cameroun pour en faire un établissement  de crédit de second rang et  la loi sur le crédit hypothécaire. Des piliers qui  devront prendre en considération  6 axes stratégiques à savoir : le renforcement de la confiance, la stabilité et la résilience financière dans les institutions financières ; la meilleure exploitation des infrastructures en accélérant le déploiement des plateformes financières ; l’amélioration du cadre réglementaire et la libération de la concurrence dans les SNF et autres services financiers innovants. Une emphase sera également mise sur l’amélioration de  l’inclusion financière et l’accès aux financements des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) ;  le renforcement des institutions publiques de financement ainsi que le soutien du financement à long terme, vert et durable de l’économie.

Selon le ministre des finances, il s’agit d’une  aubaine qui viendra booster le développement des MPME et le secteur des micros finances : « Dans le cadre de la SNDSF, la facilitation de l’accès au financement des MPME est visée par la création de la Société de Gestion des Fonds de Garantie aux MPME, l’implémentation de la loi sur le crédit hypothécaire dont le but est de permettre aux biens immobiliers de s’échanger librement et sans entraves, mais aussi, la réforme du Crédit Foncier du Cameroun qui permettra d’amplifier les crédits immobiliers et, par conséquent, le financement plus aisé de toutes les chaînes de valeur concernées par le secteur de la construction et des travaux publics.(…) la SNDSF suggère une réorganisation du sous-secteur afin de le remettre sur le chemin de la profitabilité et de la rentabilité. Ceci suppose une restructuration des EMF déficitaires ou insolvables et la création d’une centrale de trésorerie nationale afin de pallier le problème du refinancement, un renforcement de la gouvernance et de la supervision de ces établissements afin de les rapprocher des normes internationales en vigueur dans le secteur financier » a indiqué Louis Paul Motaze.

En clair, l’implémentation de la  SNDSF entrainera un gain de 2,3 points de croissance du PIB et des recettes budgétaires de l’ordre de 105 milliards par an. Ce qui s’alignera à la vision d’émergence 2035 du président de la république, qui suppose une trajectoire de croissance de 5%.

Oscar Abessolo