Route Ntui-Ndjole-Mankim : voici l’état des lieux

L’évaluation  des travaux des sections situées  sur la Nationale 15 a  été faite, par  le   Ministre des Travaux Publics, Emmanuel NGANOU DJOUMESSI,  au cours de la descente qu’il a  effectué  le 1er juin 2023 dans le département du Mbam.

En programmant  cette visite d’inspection, Emmanuel Nganou Djoumessi entendait  non seulement, évaluer l’avancement des travaux des sections Ntui-Mankim et Mankim-Meteing, mais aussi lever les contraintes à l’achèvement des travaux sur la section Ntui-Mankim. En compagnie du préfet du Mbam et kim, Galim Ngong, l’ingénieur de l’Etat devait également apporter des solutions pour l’achèvement des travaux sur les lots Ntui-Ndjole d’un linéaire de 60km et Ndjole-Mankim qui s’étend sur 30km.

Avec des taux de réalisation respectifs de 12 et 25% les deux sections ont finement été scrutées par le mintp, qui n’a pas manqué de donner des instructions fortes.

Section  Ntui-Ndjole

Le principal constat effectué ici est que  19 mois après la reprise des travaux, les terrassements ne sont pas achevés. Le site  n’enregistre aucun ouvrage d’assainissement  amorcé et brille par les travaux d’ouvrage d’art non achevés, des mouvements de terre qui s’éternisent avec un déficit en ressources humaines et matérielles.

En effet, sur les  96 ouvrages hydrauliques à construire, seule 29 sont achevés en 19 mois de travail. Ci et là, des travaux d’aménagement des dalots entamés et abandonnés sans aucune raison de l’entreprise. Des ateliers de déblai amorcés depuis plus de huit mois et qui ne sont pas encore achevés, des camions bennes et engins neufs, ne reflétant pas les mouvements du chantier, des chasubles flambants et qui n’accusent pas l’usure du contact avec le soleil… Côté ressources humaines, les ouvriers dictent leur loi le long du chantier, par défaut d’encadrement des personnels qualifiés, à l’instar des ingénieurs terrassement, des ouvrages d’art entre autres. S’agissant spécifiquement des ouvrages d’art, l’ingénieur recruté par l’entreprise n’a jusqu’ici fait que quelques travaux de réhabilitation. Au rang des préoccupations posées par le Ministre des Travaux publics, Maître d’ouvrage, l’organisation de l’entreprise dans la réalisation des ouvrages d’art, la production des agrégats et l’exécution des travaux de la couche de base. A la carrière de Yalongo située au point kilométrique 47, les stocks de granulats ne permettent pas encore à l’entreprise d’entamer les travaux de la couche de base. Parmi les problèmes identifiés: la mauvaise organisation de l’entreprise qui ne permet pas d’améliorer la production; l’absence de visibilité sur la programmation des travaux de terrassement et d’ouvrages d’art;  l’indisponibilité des granulats destinés à protéger la couche de fondation;  le déficit en engins et l’inadéquation des matériels par rapport aux tâches à effectuer.

Rappelons que depuis le démarrage des travaux, cinq mises en demeure servies à l’entreprise et qui n’ont pas été évaluées avec satisfaction.

Section  Ndjole-Mankim

Sur cette section il parait d’emblée que  l’entreprise ne donne pas satisfaction. Le rythme des travaux qui s’entendent sur un linéaire de 36,7km ne permet pas d’être optimiste en ce qui concerne l’achèvement du projet dans les délais. Comme sur le lot Ntui-Ndjolé, les problèmes sont quasiment les mêmes en ce qui concerne les ressources humaines, matérielles et l’organisation de l’entreprise.

Les travaux ici s’effectuent en discontinue et seuls 16 ouvrages hydrauliques sont achevés, sur un total de 51. S’agissant des ouvrages d’art, le projet prévoit la construction de 4 ouvrages d’une portée totale de près de 100 ml; les travaux y afférents ne sont pas réalisés. Ces dernières semaines, l’entreprise a entamé les travaux de réglage de la plateforme, d’exécution des couches de forme, de poursuite des travaux de terrassement et de purge des mauvais matériaux. Elle a également poursuivi les travaux de construction des ouvrages hydrauliques. Toutefois, ses difficultés d’approvisionnement en carburant ne lui permettent pas de se déployer convenablement. Le taux d’avancement physique des travaux est de 24,80 au 30 mai 2023, pour une consommation des délais de 79,58%. Dans l’ensemble, les problèmes recensés dans l’exécution de ce projet sont entre autres liés à l’approvisionnement  en ciment et gravier, la faible mobilisation pour la construction des ouvrages hydrauliques, les retards dans l’achèvement des études d’exécution des ouvrages, la faible mobilisation pour l’exécution des travaux des terrassements par rapport aux projections du 23 décembre 2023, la mauvaise planification des travaux de purge qui s’exécutent actuellement dans des zones, les retards dans le démarrage des travaux de construction des ouvrages d’art et les faibles capacités humaines et logistiques de l’entreprise. Le chef de la mission de contrôle a fait remarquer que l’exécution des travaux de la section Ndjolé-Mankim ont été perturbés par la démobilisation des ressources humaines et équipements au profit de la section Ntui-Ndjolé. Les travaux sont exécutés par l’entreprise CHINA RAILWAY 20 BUREAU GROUP CORPORATION, pour un montant de 20 121 806 822 F CFA HT soit 23 995 254 636 F CFA TTC.

Des mesures à la hauteur des attentes

Fidèle à la vision du Président de la République  de doter le pays de 6000 km de nouvelles routes bitumées et d’entretenir de manière permanente l’ensemble du réseau sur la période 2020-2030,  Emmanuel Nganou Djoumessi Djoumessi  n’a pas manqué de donner des instructions fermes.

Sur le tronçon Ntui-Ndjole, Le Ministre des Travaux publics a donc instruit dans les jours à venir, l’évaluation des prestations faites par l’entreprise, qui doit aboutir au solde de tout compte. A la mission de contrôle, il a recommandé plus de rigueur dans ses prestations.

Quant au tronçon Ndjole-Mankim le Ministre des Travaux publics a tenu à exprimer le manque à gagner causé par les lenteurs observés dans la réalisation des travaux sur cette route. Ce qui a permis à l’entreprise CR20 de présenter quelques mesures qui lui permettront d’accélérer le rythme des travaux notamment: la mobilisation d’autres engins et le démarrage dans sept jours, des travaux de construction des ouvrages d’art. Elle compte démarrer les travaux de la couche de base, avec la production de la carrière de Yalongo, même s’il est encore difficile d’évaluer la production du matériau destiné à ce type de prestation. L’entreprise est sur le terrain depuis octobre 2021 et a déjà reçu cinq mises en demeure dont l’évaluation n’a pas donné satisfaction

Oscar Abessolo