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Querelle de terrain à Yaoundé : La communauté Emveng de Yaoundé interpelle le Chef de l’Etat pour la libération de son terrain.

Lancé dans une bataille de terrain face à l’armée camerounaise pour une dispute de terrain depuis quelques jours, la communauté Emveng de Yaoundé, dans la région du Centre au Cameroun, estime que ses droits fonciers ont été bafoués par l’armée camerounaise. Elle réclame la libération de son terrain querellé par cette dernière depuis plusieurs années. Le conflit foncier entre la communauté Emveng et l’armée a commencé dans les années 1980, lorsque l’armée a établi une base secrète sur une partie du terrain de la communauté.

Après des décennies d’occupation et de protestations, la communauté Emveng a lancé une campagne pour récupérer son terrain. En 2018, une commission interministérielle ad-hoc a été créée pour trouver une solution au conflit foncier. Cependant, selon la communauté Emveng, l’armée continue d’occuper le terrain et n’a pas respecté les recommandations de la commission.

La communauté Emveng a donc récemment publié un communiqué dans lequel elle interpelle le Chef de l’Etat, Paul Biya, pour qu’il intervienne et que justice soit rendue aux autochtones de Yaoundé. Dans le communiqué, la communauté Emveng rappelle que le Ministre en charge des Domaines a pris un arrêté en 2019 pour rectifier le titre foncier n°3649/MEFOU appartenant à l’Etat du Cameroun. Cet arrêté a reversé 35 hectares dans le domaine national tout en ouvrant la possibilité d’immatriculation au profit des propriétaires coutumiers légitimes. Cependant, la communauté Emveng affirme qu’elle n’a pas reçu de compensation pour les 17 hectares que l’armée a occupés pendant des décennies.

La communauté Emveng souligne également que le prétexte sécuritaire invoqué par l’armée pour justifier son occupation du terrain ne tient plus, puisque de nombreuses autres institutions, telles que l’ambassade de France, la résidence du Président de l’Assemblée Nationale et l’église catholique, sont implantées à proximité de la zone. La communauté Emveng exige donc que justice soit rendue et que l’armée libère le reste de son terrain. Elle souhaite également recevoir une indemnisation pour les 17 hectares occupés illégalement.

La communauté Emveng estime que la réglementation foncière du Cameroun prévoit des procédures pour éviter de tels incidents. Elle déplore que l’administration ne soit pas en mesure de respecter les droits des autochtones.

Capitalisation de l’expérience de la communauté Emveng

La communauté Emveng constitue un exemple de la manière dont les populations autochtones sont victimes de l’appropriation illégale de leurs terres et de leurs ressources par les grandes entreprises transnationales et les administrations, notamment dans les régions africaines. Les communautés autochtones ont été les victimes de pratiques néocoloniales en Afrique, où l’accaparement des terres et des ressources se fait souvent au détriment des populations locales, qui sont souvent écartées des processus décisionnels.

Il est important de capitaliser l’expérience de la communauté Emveng pour comprendre l’importance de la reconnaissance et de la protection des droits fonciers des populations autochtones. En effet, les droits fonciers des populations autochtones sont souvent bafoués, ce qui peut conduire à des conflits fonciers prolongés et dangereux. Ces conflits peuvent avoir des conséquences dramatiques pour les communautés autochtones, qui perdent souvent leur mode de vie traditionnel et leurs moyens de subsistance.

Il est donc essentiel de prendre en compte les droits fonciers des populations autochtones dans les stratégies de développement, afin de garantir leur participation à la société et leur contribution à la mise en œuvre des politiques publiques. Les populations autochtones sont les gardiennes de la biodiversité et des écosystèmes, et sont souvent plus à même de préserver l’environnement que les gouvernements ou les entreprises. Les droits fonciers et les connaissances traditionnelles des populations autochtones doivent donc être reconnus et protégés, afin qu’elles puissent jouer un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique et la préservation des écosystèmes.

Conclusion

La communauté Emveng de Yaoundé interpelle le Chef de l’Etat pour la libération de son terrain querellé par l’armée. Ce conflit foncier est le résultat d’une longue histoire d’appropriation illégale des terres des populations autochtones en Afrique. Les populations autochtones sont souvent victimes de pratiques néocoloniales et ne sont pas suffisamment protégées par les gouvernements et les administrations. Il est donc essentiel de prendre en compte leurs droits fonciers et leurs connaissances traditionnelles dans les stratégies de développement, afin de garantir leur participation à la société et leur contribution à la préservation de l’environnement. La communauté Emveng mérite justice et protection pour ses droits fonciers.

Reactions

Sa Majesté Etundi Atanga Firmin Jean Benoît.

« De passage ici aujourd’hui, j’ai constaté également qu’il y avait des travaux. Connaissant le dossier qui a toujours été remis en cause à cet endroit, où il y a souvent eu résistance et suite à la magnanimité du Chef de l’Etat qui a bien voulu rétrocéder à la famille Emveng ce terrain, au départ était plus de 117 hectares. Mais à la fin, 85 ont été expropriés. Et, il y a eu un surplus de 35 hectares qu’il fallait rétrocéder à la famille. Sur les lieux, la famille a constaté que l’armée a déjà utilisé 18 hectares, elle avait construit illégalement sur ce terrain. Et, à la fin, il leur restait 17 hectares dont ils ont obtenu le titre foncier. Ils ont procédé au partage. Il est donc question de les lotir afin que cela revienne à la famille toute entière. La résistance a voulu que la famille saisisse le Tribunal de première instance du Mfoundi, qui a bien voulu établir une ordonnance afin que la famille vienne exécuter les travaux. Elle a eu un plan cadastral. Il fallait donc l’exécuter sur le terrain. A cela, il fallait une sécurité administrative. Le gouverneur de la région du Centre a également été saisi. Il a accordé une sécurité à cette famille, pour pouvoir réaliser son projet. Et, depuis ce matin, les travaux ont commencé…”, 

Sa Majesté Ndemba Pie, chef d’Olezoa.

Je voudrais adresser les remerciements les plus vifs des populations Emveng à l’endroit de Son Excellence Monsieur Paul Biya. C’est lui qui a donné les impulsions, pour que cet espace qui a toujours été celui des Emveng soit enfin reconnait par l’Etat comme étant le nôtre. Il a donné les ordres qu’il fallait pour qu’on nous délivre les titres fonciers. Malgré la présence de ces titres fonciers, il y avait quelques concitoyens qui ont essayé par la force de nous empêcher d’utiliser ces espaces. Nous avons une fois encore recouru à Monsieur le Président qui a encore donné des ordres, pour qu’enfin l’Etat de droit prévale ».

Henri Mekana

Tribune de l'info

Écrit par Tribune de l'info

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