C’était au cours des travaux de la conférence annuelle des responsables des services centraux et déconcentrés qu’il a présidé le 03 février au Palais des Congrès de Yaoundé.

Dans un contexte mondial marqué par des crises multiformes, le Cameroun a su bien que mal tirer son épingle du jeu. Le pays des lions indomptables a enregistré un taux de croissance de 3,8% en 2022 contre 3,6% en 2021, ce qui lui aura permis de maitriser l’inflation et garantir entre autres l’accès aux intrants, tout en poursuivant les activités de production et la réduction de l’insécurité alimentaire. Si le chao a été évité, il convient de noter l’économie du pays reste menacé.

C’est conscient de cette réalité que le ministre des finances a ouvert ces travaux en présence de plusieurs membres du gouvernement, et l’ensemble des responsables de son département ministériel. Tenue sous le thème « Renforcement de la régulation budgétaire comme levier de la relance économique en 2023 » , cette conférence aura donné l’occasion à Louis Paul Motaze, de présenter les principaux chantiers sur lesquels, son département ministériel est attendu en 2023.
La boussole donnée par le minfi devra prioritairement conserver les acquis de 2022 et arrimer le Cameroun aux exigences de la mise en œuvre du Programme Économique et Financier (PEF) appuyé par un accord triennal de Facilité Élargie de Crédit (FEC) et le Mécanisme Élargi de Crédit (MEDC) du Fonds Monétaire International pour la période 2021-2024.

En effet, le trésor de chasse du minfi en 2022 enregistre les taux de 103,2% de recettes fiscales non pétrolières et 103, 9% de recettes douanières. L’on note également d’importantes enveloppes sauvegardées a travers les programmes 033( Gestion du trésor public et suivi du secteur financier) et 034 (Gestion Budgétaire).
Pour l’année 2023, les attentes du Minfi se résument ainsi à la prise des mesures plus audacieuses, qui permettront de remettre le pays sur le sentier d’une croissance forte, soutenue et inclusive tout en opérant une transformation structurelle de l’économie et en renforçant la résilience économique et sociale en cohésion avec la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030(SND30).

Il est question de renforcer la résilience afin de préserver les équilibres budgétaires et poursuivre la mise en œuvre de la politique de développement, véritable facteur de l’émergence à l’horizon 2035. De manière concrète, il faudra poursuivre et accélérer l’ensemble des réformes structurelles relatives à la relance économique et à l’amélioration des conditions de vie des populations. Ce sont notamment : la mobilisation des recettes budgétaires, la qualité et le processus de la dépense publique, la gestion de la trésorerie, la maîtrise de la gestion de la dette publique, la promotion de la politique d’import-substitution et l’assainissement du climat des affaires.

Selon le ministre des finances, le challenge est de garantir une régulation budgétaire rigoureuse couplée à une politique fiscale adéquate. « Si, l’objectif de notre politique budgétaire pour la période 2022-2024 reste la poursuite de la consolidation budgétaire en vue d’assurer la soutenabilité à moyen et à long terme des finances publiques et garantir la bonne mise en œuvre de la SND 30 conformément au programme économique et financier conclu avec le FMI, il ne peut se faire sans un renforcement de la régulation budgétaire par tous les acteurs et à tous les niveaux » a souligné Louis Paul Motaze. Il a d’ailleurs précisé qu’ « à compter de cet exercice budgétaire, une attention particulière sera accordée à la mobilisation et à la sécurisation de ces ressources dont le recouvrement reste encore en deçà des objectifs et de son potentiel, et pour lesquelles des réformes seront menées pour faire face aux différentes contraintes liées à leur mise en œuvre ».

Des propos qui rentrent en droite ligne avec le contexte économique actuel, quand on sait que l’atteinte des objectifs de la SND30 passe par l’accélération de la mise en œuvre des réformes structurelles ; la réduction de certaines dépenses qui selon le ministre des finances, sont devenues insoutenables ou non appropriées au regard de la conjoncture mondiale.
Oscar Abessolo
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