Lancé en 2019 par le mouvement de jeunes filles dénommé Children for peace, le projet Faire taire les armes à feu au Cameroun présente son bilan au terme de la mise en œuvre de la deuxième phase de ses activités.
Contribuer à la réalisation d’une Afrique sans conflit en engageant les enfants à mobiliser toutes les parties prenantes afin de donner la priorité aux efforts en faveur de la paix, des droits des enfants et des filles, et d’un développement socio-économique efficace, tel est l’objectif du projet Silence de Guns porté par Divina Maloum et Emmanuelle Foyet, respectivement coordinatrice et coordinatrice adjointe de Children for Peace.
En effet, depuis 2012, le Cameroun est en proie à de multiples conflits marqués par les attaques des groupes Seleca et Anti Balaka, du groupe terroriste Boko Haram (la partie nord en 2014) ; et par la crise anglophone dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest en 2016.
Afin de faire face à cette situation, les leaders du mouvement Children for Peace ont entrepris une série d’actions visant à augmenter le nombre d’enfants et adolescents engagés dans la construction de la paix au Cameroun.
Entre 2019 et 2022, leur projet a contribué à renforcer les capacités d’au moins 1500 enfants sur des sujets liés à la lutte contre les discours haineux, le leadership, la consolidation de la paix, l’extrémisme violent et les droits de l’homme en se focalisant sur les droits des enfants, l’égalité des sexes, le désarmement et la prolifération illicite des armes. 150 enfants formateurs de formateurs ont été capacités à l’issue 2 réunions/ateliers de formation tenu à Yaoundé et à Maroua. 500 enfants ont été encadrés et directement engagés dans l’élaboration et la mise en œuvre d’initiatives communautaires liées à la consolidation de la paix, aux droits des enfants, à la lutte contre l’extrémisme violent, à la lutte contre le COVID-19 et la prolifération illicite des armes.
A travers son programme de formation à l’Art pour la Paix, l’association a permis d’encadrer 20 enfants (15 filles et 05 garçons) à la production des peintures/œuvres d’art sur des thèmes liés à la pandémie COVID19, à la consolidation de la paix, au désarmement et à la non-violence. 10 clubs d’enfants pour la paix ont été créés dans le même cadre, ce qui a permis de renforcer les capacités de 250 membres en matière de leadership pour la consolidation de la paix, les droits de l’homme/des enfants et l’égalité des sexes.
En matière de plaidoyer, le mouvement a permis d’engager plus de 200 membres de communautés différentes et 75 autorités traditionnelles et religieuses, ainsi que des autorités administratives et politiques. Interviewés, Mr Yannick Ayissi, Maire de Yaoundé 2 et Mme Dague Aïcha Député du Mayo Kani Sud ; (membres de deux réseaux multi acteurs mis sur pied) ont appréciés l’impact positif du projet dans leurs circonscriptions administratives et politiques.
10 médias publics et privés ont également été mobilisés dans le cadre d’une campagne de sensibilisation et de plaidoyer, touchant ainsi plus de 3 000 000 de personnes sur des questions en lien avec leur actions, la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur le droit de l’enfant et des résolutions 2250 et 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies (relatives à la participation des jeunes , des femmes à la consolidation de la paix) , la lutte contre les mariages précoces , et l’importance de mobiliser toutes les parties prenantes, y compris le secteur privé et les multinationales, pour investir dans l’éducation des filles , des enfants et l’emploi des jeunes.
Selon Oumarou Garba, chef religieux et Hadjidjatou Lawan, jeune fille bénéficiaire, le projet Silence the Guns a contribué à la réduction des conflits armés, des violations des droits de l’Homme grâce à la collaboration et aux synergies entre les différentes parties prenantes et au rôle crucial des enfants et des jeunes.
Grâce au projet, la stigmatisation des adolescents désengagés et ex-combattants a diminué et les communautés sont plus disposées à les accepter. La gouvernance locale de la prévention et de la résolution des conflits, le contrôle de la prolifération illicite des armes légères et de petits calibres ont été remodelés avec les enfants comme acteurs clés.
Mis en œuvre en deux temps, la première partie de ce projet a été déployée pendant quatre mois de décembre 2019 à mars 2020 juste avant l’apparition du COVID19. La phase 2 du projet quant à elle a été lancée en février 2022 et s’est achevée en juillet 2022.
Emmanuel Batake
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