Située dans le département du Mayo Sava dans l’Extrême-Nord et à moins de 3km du Nigeria, cette localité dévastée par les exactions de la secte islamiste Boko Haram reprend progressivement vie grâce à l’expertise des forces de maintient et de l’ordre camerounaise, notamment le bataillon d’intervention rapide qui soutient la population dans des volets variés.
Parcourir les 20km linéaire de Limani, canton composé de 37 villages, revient sans doute à retracer l’histoire d’une localité victimes des exactions de la secte islamique Boko Haram(BH) entre 2016 et 2021. Si les marques de la destruction ont dû refaire le paysage de cette zone, il convient de noter que face à ces attaques répétées, la population aura surtout été contraint à un exode en série .
En effet, plusieurs habitants ont été lâchement tués ici par cette secte, rapportent des témoignages. Des maisons ont été détruites, même la chefferie supérieure a été incendiée par ces « hors la loi », ce qui a contraint les populations et les chefs des villages qui constituent le canton à l’exil.
L’espoir qui vient des Force de défense et de sécurité
Entièrement engagée dans la protection de l’intégrité nationale et fasant preuve d’un véritable professionnalisme, l’armée camerounaise marque d’une façon assez particulière, le vécu des populations de la localité de Limani. Entre rigueur dans les recommandations, protection et soutien en denrées alimentaires, les éléments des forces de défenses et de sécurité redonnent progressivement espoir aux populations ici.
En effet, ils ont entre autre mesures déclaré toutes les terres fertiles de zones interdites ; ce qui empêche les bergers à paitre les bœufs tout en rendant difficile, la traverser de la frontière avec le Nigeria. Aussi, derrière les cases les forces de défense et de sécurité ont fait creuser des tranchées pour la sécurité des populations. « Nous n’avons plus d’espaces pour cultiver, les terres fertiles sont derrière les tranchées et sont infranchissables. Nous n’avons plus d’argent par ce qu’aucune activité commerciale n’est possible, Limani est quadrillée par mesure de sécurité », nous a confié Abdoul Aziz, président du comité de vigilance de Limani.
Une protection permanente de l’armée étendue dans les différentes brousses veille sur l’ensemble des populations qui regagnent progressivement les habitations. Le chef de canton refugié à Maroua, est désormais de retour sur la terre de ses ancêtres. « Depuis trois ans la vie reprend progressivement dans notre canton. Les chefs de villages pour la plupart sont revenus, et les populations ont repris leurs activités. C’est vrai que jusqu’à présent il y des incursions sporadiques des terroristes qui volent le bétail et les récoltes », révèle Mouhamadou habitant de Limani.
Grace à son côté social, les éléments du Bataillon d’intervention rapide (BIR) distribuent les produits de première nécessité aux populations. Selon certains témoignages les packages sont composés de savon, le sucre, du riz, de l’huile raffinée etc…
Rappelons qu’avant les attaques de Boko Haram, Limani disposait d’environ 2000 âmes vivant de l’agriculture (mil, sorgho, oignons, arachides etc…), de l’élevage bovin et du commerce. Malgré ce soutien salvateur de l’armée, les populations et toutes les forces vives de la localité, attendent avec impatience que le plan de reconstruction des régions sinistrées par les crises sécuritaires décidé par le chef de l’État leur permettre de retrouver une vie normale.
Oscar Abessolo
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