3ème contributeur au Produit Intérieur Brut du Cameroun avec 4%, le ministère en charge des Forêts et de la Faune, entend performer davantage pour améliorer son ranking. Cela passe par de profondes réformes, dont l’éclairage a fait l’objet d’une conférence de presse à Yaoundé, au zoo botanique de Mvog Béti. Au menu des échanges : l’application de l’interdiction graduelle de l’exportation du bois en grumes, dans la Zone CEMAC, les bons points du Système Informatisé de Gestion de l’Information Forestière de 2ème Génération (SIGIF II). Ces mutations sont en effet, la traduction en acte, des recommandations du chef de l’État, qui voudrait que le gouvernement explore de nouvelles pistes pour accroître les ressources publiques, au regard de la baisse des ressources pétrolières.
L’objectif de cette rencontre avec les professionnels de la presse nationale et internationale, c’est de les fixer sur les dispositions du gouvernement camerounais, sur la gestion des ressources forestières et fauniques. Il est concrètement question de la décision consensuelle en zone CEMAC, d’interdire l’exportation des bois en grumes, et par ailleurs sur l’efficacité et le caractère opérationnel du SIGIF II, qui n’est nul autre que l’outil de gestion forestière et de dématérialisation des procédures. La rencontre du Zoo botanique de Mvog Béti, a également permis d’évoquer les réformes globales opérées dans le sous-secteur forêt et faune au Cameroun.
Le MINFOF occupe la 3ème place au titre de contributeur au PIB du pays, derrière les hydrocarbures et l’agriculture. Ce rang appréciable charrie tout de même des ambitions de performances. «Sous l’encadrement du premier ministre chef du gouvernement, le MINFOF entend explorer diverses possibilités, en vue d’une mutation profonde de nos activités du secteur primaire, vers le secondaire et même le tertiaire», a lancé Jules Doret NDONGO. Il est question ici de rechercher et de susciter des synergies sectorielles, appropriées en adéquation avec cette ambition. Cela implique donc un changement radical de paradigme dans le déploiement des composantes du MINFOF à l’instar de l’exploitation des produits forestiers, et la valorisation des ressources fauniques.
Pour le membre du gouvernement, il s’agit ni plus ni moins «de pistes pour l’avenir, aux fins d’opérer une profonde mutation des activités du secteur primaire, en conformité avec les hautes orientations du chef de l’État Paul BIYA, à l’occasion de son adresse à la Nation le 31 décembre 2023».
SIGIF II
C’est le mode de gestion par excellence de la foresterie durable. Le Système Informatisé de Gestion de l’Information Forestière de 2ème Génération est subsidiairement un outil de capitalisation des ressources publiques de l’État. «Je me réjouis aujourd’hui que l’ensemble des exploitants forestiers se soit enregistré dans cet outil», s’est félicité jules Doret NDONGO. Avec sa mise en œuvre, le MINFOF a franchi une nouvelle étape de la gestion forestière, avec pour résultat, une meilleure gestion de la production ainsi que le relèvement des recettes. Dans le segment de la valorisation des produits forestiers, la CEMAC a instruit l’arrêt de l’exportation des grumes. Cette décision, faut-il le rappeler, a été reportée deux fois de suite au Cameroun.
Les ajustements demandés par le gouvernement sont en cours. Pour le MINFOF, c’est un sujet incontournable, et répond par ailleurs à la politique d’import-substitution que prône le président de la République. «Au niveau du ministère des Forêts et de la Faune, quelques jalons ont été posés afin de traduire dans les faits ces orientations», a rassuré jules Doret NDONGO. En effet, son ministère de compétence et d’autres sectorielles à savoir les travaux publics, les marchés ont signé un arrêté conjoint portant sur l’utilisation du bois d’origine légale dans la commande publique. «L’objectif est de réduire la commande des produits dérivés du bois dans les pays étrangers, ce qui rend notre économie dépendante des devises», a déclaré le membre du gouvernement. Il s’est aussi agi de veiller à la mise en place progressive d’un marché intérieur du bois, avec la création de 23 sites qui peuvent être communaux, appartenir aux particuliers… Dans cette liste, il faut ajouter la formation de 2 000 artisans sur le séchage du bois. La mesure majeure, donnant suite à la décision de la CEMAC, reste attendue a tout de même reconnu le MINFOF.
Ce segment relève du tertiaire. Le Cameroun dispose d’un potentiel phénoménal pour développer l’écotourisme. Il dispose de 22 parcs nationaux, 5 réserves de faunes, 3 jardins botanique et zoologique, 6 sanctuaires de faune, facilitant ainsi le développement de cet autre vecteur de croissance. Pour booster ce secteur, il faut selon des explications, aménager les voies d’accès pour atteindre certains sites, le développement des échos loges, et le renforcement des capacités en matière de gestion de protocole entre les animaux et les touristes.
Lavoisier Essama
GIPHY App Key not set. Please check settings