C’est à la faveur de la première édition des Journées scientifiques dédiées à cette phase de l’économie. Les travaux organisés les 6 et 7 juin 2024 à Yaoundé, étaient placés sous l’égide des ministre des finances et celui des postes et télécommunications.
Doter le Cameroun d’une économie disposant des atouts répondant aux défis de la modernité ; telle est l’une des obligations de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030. S’il bénéficie de l’engagement de son gouvernement, le pays devra surtout booster ses chiffres qui affichent un taux d’environ 5% de son Produit intérieur brut (PIB) issue du numérique. Selon les chiffres publiés par le ministère des postes et télécommunications, seulement 35% des adultes possèdent un compte dans une institution financière au Cameroun, contre une moyenne de 43% en Afrique subsaharienne, tandis que 11% d’adultes ont accès aux services des banques au sein d’institutions financières formelles au pays, contre 27% en Afrique subsaharienne.
En organisant la première édition des journées scientifiques dédiées aux technologies digitales, le Minfi et le minpostel entendaient analyser l’impact des innovations digitales sur le système financier local en planchant sur l’intelligence artificielle (IA) et l’Open Banking (OB). Il s’agissait de se questionner sur le comment permettre à ces technologies de transformer l’écosystème financier, tout en cogitant sur leurs risques et le cadre règlementaire à mettre en place pour améliorer l’inclusion financière.
Cinq exposés ont à cet effet jonché les travaux. Le premier a évalué le rôle des technologies de paiement dans l’amélioration de la productivité globale des facteurs production. Le deuxième s’est appesanti sur la règlementation et la gestion des risques et des pratiques financières trompeuses ; avant que le troisième ne s’attarde sur les « Risques et opportunités présentés par l’intelligence artificielle dans le secteur financier : Considérations pour le Cameroun ». « Open-banking: perspectives pour le système financier camerounais » et « Réformes récentes, genre, fracture numérique et inclusion financière » sont les deux dernières thématiques qui ont marqué ce conclave.
Selon le ministre des finances, il est urgent de doter le pays d’un secteur financier susceptibles d’assurer une croissance économique durable et inclusive. Sa réussite représente ainsi, un atout pour le succès de la Stratégie Nationale de Développement du Secteur Financier (SNDSF), lancée quelques jours plutôt : « L’un des facteurs clés de la réussite de cette stratégie est d’améliorer le cadre réglementaire et libérer la concurrence entre les services financiers numériques et les autres services financiers innovants. Cette première édition des journées scientifiques tombe donc à point nommé. Les éminents experts venant du Cameroun et d’ailleurs ici réunis vont analyser en profondeur l’impact et les enjeux des innovations digitales dans le secteur financier, au plan international et au Cameroun. Bien que les innovations digitales présentent une opportunité pour un système financier plus inclusif, il convient également de souligner qu’elles ouvrent la voie à de nouveaux risques, qu’il convient d’identifier et de prévenir » a indiqué Louis Paul Motaze.
Placés sous le thème « Transformation du système financier par les innovations digitales : enjeux et perspectives pour le Cameroun », ces travaux ont abouti à l’adoption d’importantes résolutions à l’instar de : la poursuite du développement infrastructurel afin de renforcer la disponibilité en énergie électrique, la construction d’ouvrages devant constituer une fondation et une meilleure réglementation des nouvelles technologies, la migration de tous les prestataires de service de paiement vers le 4 point zéro ,la construction des data center nationaux pour l’hébergement des données ,la création des stands box ou des Start up afin d’effectuer les partages d’expériences et d’encadrer les technologies ,le développement et l’optimisation des compétences locales en matière d’intelligence artificielle et la sensibilisation des utilisateurs, la consolidation de l’environnement normatif en intégrant les considérations normatives à la digitalisation en marche dans le secteur financier .
Pour rappel, ces rencontres ont été organisées par le Comité national économique et financier du Cameroun (Cnef), avec le soutien du gouvernement des Etats-Unis et du Fonds d’équipement des Nations unies (Uncdf).
Oscar Abessolo
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